Sortir : Pourquoi Dennis Kelly ?

Arnaud Anckaert : C'est un auteur d'aujourd'hui qui signe des textes contemporains et actuels qui parlent notamment de famille, de responsabilité. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il force les gens à se positionner par rappot à ce qu'il raconte. J'ai eu la chance, sur Orphelins de travailler avec une belle équipe de comédiens. Pour Débris, s'est mis en place progressiement une lecture mise en espace du texte qui, portée par les deux comédiens de l'Oiseau-Mouche se révèle forte et touchante. C'est aussi une rencontre qui dépasse le théâtre, comme souvent avec l'Oiseau-Mouche, de plus sur un format comme celui-là on est plus décomplexé par rapport à la production, c'est moins lourd.

Sortir : Et pour la suite ?

A. Anckaert : Je travaille à la mise en scène d'une pièce pour l'hiver prochain qui s'intéresse au destin d'Ismène, la sœur d'Antigone. C'est une pièce qui parle de l'exploration de ces grands thèmes que sont la chute et le destin. Le spectacle s'inscrira dans la programmation de la saison de Lille300 autour du fantastique.

Sortir : Est-ce important pour la compagnie de pouvoir développer une action de terrain en plus du travail de création ?

A. Anckaert : C'est essentiel. Notre réseidence au centre culturel Daniel Balavoine à Arques nous offre un ancrage local fort qui nous permet de développer des liens avec le public. Ca nous permet de travailler autour de la sensibilisation et d'expliquer notre démarche. Le public se montre souvent bien plus curieux qu'on ne le dit. Ce travail de terrain prouve aussi qu'on peut tavailler sur l'écriture contemporaine et rester ouvert sur le monde et le public. C'est en tout cas de que nous nous attachons à faire.

Capucine Lange : C'est une préoccupation continue car il est de notre responsabilité de partager notre travail avec le public. Ce que l'on vise, c'est l'échange. Un de nosprofesseurs de théâtre nous disait toujours : « imaginez que vous travaillez pour ma sœur qui n'y connaît rien au théâtre ». Cela m'a beaucoup marqué et c'est encore comme cela que je conduis mon travail aujourd'hui.

A. Anckaert : En sortant de l'école de théâtre, nous sommes partis faire un voyage en Europe à la rencontre de compagnies et d'artistes de nombreux pays pour échanger sur leur manière de travailler. Ce que nous en avons retenu, outre de belles rencontres, c'est qu'une compagnie de théâtre doit s'ouvrir, remettre sans cesse son confort en question. Pouvoir bénéficier d'une résidence à côté du travail de création est primordial.