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cinéma

Séraphine

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À la veille du premier conflit mondial, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, célèbre pour avoir découvert le travail du douanier Rousseau et avoir été le premier acheteur de Picasso s'installe quelques temps à Senlis. Dans la demeure qu'on lui loue, c'est Séraphine, une femme proche de la cinquantaine qui s'occupe du ménage. Invité chez ses hôtes, il découvre un jour une petite peinture qui le fascine, lorsqu'il apprend que l'auteur n'est autre que Séraphine, Wilhelm lui enjoint de continuer à peindre. L'approche de la guerre séparera le collectionneur et l'artiste jusqu'à leurs retrouvailles bien des années après.

C'est presque par hasard que Martin Provost découvre l'histoire de Séraphine et qu'immédiatement saisi par la force dramatique de ce parcours humain et artistique, il décide d'en faire un film avec la complicité de Yolande Moreau. Plutôt que se consacrer à un portrait normé et balisé, le cinéaste s'attache au parcours commun de Uhde et de Séraphine, n'explorant l'acte de création artistique qu'assez tardivement. Car plus que l'oeuvre, ce qui intéresse le cinéaste, c'est l'artiste, sa sensibilité à fleur de peau et son lien quasi-brut avec le monde qui l'entoure. Au coeur de ce récit, Yolande Moreau éclaire son personnage de son jeu dépouillé, brossant par petites touches les contours d'une artiste oubliée, tout comme la caméra de Provost révèle lentement les enjeux qui entourent cette époque et ce destin singulier sans jamais tirer son film vers l'hagiographie ou le récit dramatique. Autour de ce mince fil rouge naît un film d'une simplicité et d'une humanité marquantes, au-delà même de tout intérêt pour la peinture.

Publié le 30/09/2008 Auteur : Guillaume B.

 


Mots clés : cinéma