Héroïne

En 2020, la compagnie Les Arts Oseurs vous avait invité à suivre, en vagabondant dans le quartier de la Boussinière, son spectacle Les Tondues sur ces femmes qui, soupçonnées d’avoir frayé avec le nazi, avaient été rasées à la Libération, sans autre forme de procès. De procès, il sera fortement question ici : il ne sera même question que de ça.

Dans une grande structure transparente érigée au cœur de la ville, avec un parquet en hauteur pour les magistrats, les procureurs et les huissiers, un box en verre pour les prévenus, des barres en métal pour les avocats et quelques bancs pour le public, vous pourrez assister à une audience plus vraie que nature avec présentations des affaires, suspensions des séances, délibérations des jurés et verdicts finaux (mais pas nécessairement finauds)...

De même que Les Tondues croisaient différentes disciplines, cette Héroïne jonglera entre le théâtre, la danse, la musique et la performance plastique, puisque les comédien(ne)s qui évolueront dans ce Palais de Justice à ciel ouvert seront accompagné(e)s d’un chœur de danseurs venus du Krump (cette langue hip hop râblée de ceux qui ne parlent pas mais qui ont des trucs à dire), d’un musicien qui revisitera brillamment et électroniquement l’œuvre de Bach et d’un plasticien qui, tout au long du spectacle, produira ces « croquis de tribunaux » qui constituent la trace visuelle de tout procès. Regarder vivre l’institution judiciaire, examiner ses rouages de l’intérieur, éprouver en temps réel ses plaidoiries et ses sentences, voilà ce qu’Héroïne vous propose, avec beaucoup d’aplomb et sans trop d’effets de manche...