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expos

René Laubiès. L'instantané, le figitif, la trace

René Laubiès. L'instantané, le figitif, la trace (2018)
L’œuvre de René Laubiès (1922–2006) émerge sur la scène artistique du Paris d’après-guerre où l’abstraction devient la tendance dominante. Les « Signes » qui traversent et structurent ses premières toiles, font écho aux recherches contemporaines de Pierre Soulages ou de Hans Hartung, et l’apparentent aux courants d’une abstraction informelle.

 

 

Pourtant la nature, dès le commencement, est au cœur de l’art de René Laubiès qui, loin de toute tentation subjective mettant en avant le geste, l’œil ou la psyché de l’artiste, s’efface au profit du paysage. Dès sa jeunesse, passée au Vietnam, l’artiste s’imprègne de philosophies orientales, découvre l’art de la calligraphie et la peinture chinoise de l’époque Song. Ainsi son œuvre, qui suit un principe de dépouillement et de « non-agir » prôné par le Tao, s’accomplit-il dans la méditation et la concentration, nécessaires à l’homme pour se fondre dans le flux de l’univers.

 

Vers 1956, la forme discernable disparaît de ses œuvres au profit d’une peinture sans limite, mouvante, toujours plus fluide, presque évanescente. L’artiste s’imprègne longuement du paysage pour n’en garder que l’essence. Il en condense les sensations, les instants, les traces, dans une palette dont l’extrême réduction chromatique sert les infinies nuances d’une couleur vibratoire, qui passe de la douceur à l’embrasement à la manière des œuvres de Turner, Monet ou Whistler.

 

Ce que ce peintre-voyageur, qui fait du monde son atelier et affectionne tout particulièrement les îles grecques, le Maroc ou l’Inde, retient de son contact continu avec la nature, ce n’est pas tant l’anecdote ou la notation précise, mais bien plutôt les noces exquises de la couleur, de l’air et de la lumière qui nous invitent à la fête.

 

Parution du Cahier de l’Abbaye Sainte-Croix n° 137 à l’occasion de l’exposition.

 

Publié le 27/11/2018