TOUT DÉPEND DU NOMBRE DE VACHES

Comment raconter cette tragédie à des enfants qui n’étaient même pas nés au moment des faits et qui vivent à des milliers de kilomètres de cette région d’Afrique de l’Est sans les traumatiser pour le restant de leur vie ? C’est tout l’enjeu de cette pièce de la compagnie Uz et Coutumes qui a eu l’idée d’en proposer deux versions différentes en « séparant » au sens propre du terme (et seulement pendant la durée du spectacle) les enfants de leurs parents...
Dans l’espace dédié aux enfants, c’est un conte sur les déboires d’un petit garçon séparé lui-même de ses parents, avec objets manipulés et musique en direct, qui permettra d’aborder de manière détournée ce sensible sujet ; et dans l’espace réservé aux adultes, ce sont les témoignages de survivants du génocide séparés eux-mêmes de leurs enfants (et parfois définitivement) qui plongeront les spectateurs au cœur de la tourmente. Deux approches et deux récits distincts, donc, mais une expérience physique et émotionnelle d’intensité égale, avant les retrouvailles tant attendues entre les bambins et leurs géniteurs qui pourront alors échanger autour de ce qu’ils auront vu respectivement. Une proposition artistique pour ne pas oublier - et pour que l’histoire ne se répète pas, même si l’on sait que l’histoire bégaie et que l’art peut peu contre les délires ségrégationnistes, en Afrique comme ailleurs...
Publié le 27/04/2023