Car l'année passée, Baptiste (Girard) suivait les cours de Dominique Pitoiset (son directeur) à l'Estba, autour d'un projet perso : 25 minutes libres face au public et ainsi proposer « un théâtre qui nous appartienne ». Lui choisit Débris, « ému et fasciné par l'horreur » du récit, et conquis par « l'humour so british » de l'auteur, Dennis Kelly. Et après l'avoir adapté en solo (avec le frère), « il fallait monter ce texte en entier ».
Michelle (la soeur donc) raconte sa mère, morte à sa naissance en s'étouffant avec un os de poulet (...). Michael, lui, découvre son père alcoolique autocrucifié le jour de son 16ème anniversaire ; il s'enfuie, se réfugie, puis découvre dans un tas d'ordures un bébé mourrant, le récupère, le sauve... il décide derrière d'élever le garçon, en forme d'espoir. Sur une scène transformée en cuisine, « lieu de paroles dans la famille », les deux enfants se racontent, très directs, rêvent à une vie meilleure, « mais ne s'appitoient pas », dans un détachement décalé. Entre foyers et parents dépassés, une évocation de ces enfants oubliés, du travail social, et plus profond, « l'horreur du quotidien de l'homme qui ne se rend plus compte combien il se détruit lui-même ». Mais l'horreur entrecoupée d'images fantaisistes et décalées, « le réel sublimé par l'imaginaire ».