Casino Royale

Vous n'avez pas pu le rater, 007 est de retour. La mine Fleming (créateur du personnage et auteur des romans) étant quasiment épuisée, pour ce nouvel opus, les producteurs de la série ont choisi de remettre au goût du jour la première aventure de l'espion anglais dont un film a déjà été tiré en 1967 dans une veine plutôt légère. Exit la légèreté et exit Pierce Brosnan, c'est Daniel Craig qui enfile le smoking de l'agent de sa Majesté. Moins d'humour pince-sans-rire et plus de muscles donc pour ce Bond nouvelle manière. Fraîchement nommé agent 00, Bond, pour mettre fin aux agissements d'un financier du terrorisme, doit disputer une partie de poker aux enjeux élevés au coeur d'un luxueux casino monténégrin.

Déjà à l'origine du rafraîchissement de la série en 1995 avec Goldeneye, Martin Campbell est de nouveau derrière la caméra et dynamite de nouveau l'univers bondien en y introduisant ce qu'il faut de nouveautés. Plus que Daniel Craig qui, outre son physique un brin bovin servant formidablement les époustouflantes scènes d'action (la poursuite qui suit le générique risque de faire date), incarne un Bond bien moins subtil que ses prédécesseurs, c'est au réalisateur que l'on doit le vent nouveau apporté au personnage. Tantôt ample et puissante, sa caméra sait se faire plus subtile et intime. Eva Green, Bond-girl attitrée de cet épisode apporte également une profondeur bienvenue à des personnages féminins jusqu'ici plutôt maigres quant au méchant de l'affaire, c'est Madds Mikkelsen qui lui donne corps aussi efficace en financier tortueux qu'il l'était en boucher maladroit ou en pasteur brindezingue chez Anders Thomas Jensen. Si vous aimez les espions, le luxe et les grosses voitures ce Bond devrait vous plaire, sinon vous pourrez toujours y trouver votre lot d'explosions et de poursuites.