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Comme dirait Jules Renard...

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Reconnu pour son Poil de Carotte, l'auteur français se révèle également « chroniqueur de son temps » dans son Journal publié 30 ans après sa mort. Riche recueil repris sur scène par Jean-Louis Trintignant à travers une lecture théâtralisée passée fin novembre par Pessac. Présentation.

Une écriture, un caractère à la fois franc, lucide, poétique, drôle, cynique, tendre... allié à une vision « un peu décalée », distillée à coups de phrases sibyllines tout en sous-entendus et second degré : « un chrétien en train de se noyer, s'il prie, il coule ». Un style (« le charme discret de la bourgeoisie ») au service d'un mode de vie décliné à travers les pages de son Journal... enfin en partie : « sa femme a brûlé les passages qui la concernaient, car il la trompait beaucoup et ça, c'est pas bien ». A l'image d'un rapport bien personnel avec la gente féminine : « il y a des femmes laides quand même enceintes » s'étonnait l'intéressé... méchant pour les un(e)s, ironique et « au-dessus de la misogynie » pour d'autres, comme le célèbre acteur-comédien Jean-Louis Trintignant. Convaincue ?
Pour nombre de ses contemporains, Jules Renard, c'est surtout « un esprit moderne, en avance sur son temps », qui a côtoyé Jaurès et de nombreux artistes du XIXème, mais « qui ne correspondait pas aux auteurs à succès de l'époque »... anticonformiste de gauche désireux « d'améliorer la vie des gens ».

PASSAGES

Des idées et une personnalité mise en scène à travers plus d'une heure de spectacle par quatre comédiens qui se succèdent et s'interpellent sur scène, livrant leur propre partition du Journal : « je connais ses textes depuis 50 ans, raconte le chef de file Jean-Louis Trintignant : on a sélectionné ce qui nous intéressait pour y apporter des idées ». Restriction obligatoire « sinon on aurait eu trois heures de spectacle et la lecture, c'est fatigant à écouter... » Ensemble complété par la touche contemporaine de Jean-Michel Ribes, « un auteur vivant, fils spirituel de Jules Renard », et même si « un collègue, c'est quelqu'un qui fait le même métier que vous, mais en moins bien ».
Des débuts un peu à l'arraché (« pas d'organisation », « pas suivi les critères commerciaux qui font le succès d'un spectacle »), une première « devant 8 personnes », mais assurément le plaisir de jouer, d'inhumer Jules Renard : « le théâtre, c'est quelque chose d'unique, de fragile, on ne sait jamais ce qui va se passer, explique Jean-Louis Trintignant : si le décor s'écroule ou si un spectateur est complètement ivre dans la salle, il faut faire avec. C'est ce qui est beau dans le théâtre et ça il faut le conserver »...

Publié le 09/12/2008 Auteur : WDN

Le Journal de Jules Renard, éditions Robert Laffont.


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