Prisme cherche boîte

Du Grand Bleu à la Rose des Vents en passant par le Garage ou l'Arc-en-Ciel, Arnaud Anckaert a largement arpenté la région (mais aussi l'Europe) à l'occasion des diverses créations du Théâtre du Prisme, la compagnie qu'il a créée. Défenseur de la mixité des genres et d'un théâtre qui « intègre tout », il a également fait partie des artistes sélectionnés par la Région Nord-Pas de Calais pour aller jouer en Avignon. « Cette reconnaissance de mon travail et de mon parcours, si elle est évidemment satisfaisante à titre personnel, n'enlève malheureusement rien à la difficulté de faire du théâtre. La situation du Théâtre du Prisme reste fragile, particulièrement en cette période difficile pour les artistes » explique le jeune metteur en scène. À peine sorti des représentations du spectacle Les chaises (que la compagnie vient de reprendre au Salon de Théâtre de Jean-Marc Chotteau), il faut en effet s'atteler à la prochaine création et c'est là qu'Arnaud Anckaert tire la sonnette d'alarme : « En dépit du soutien récurrent de la Région et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, j'ai de la difficulté à trouver une structure qui accepte de nous accueillir pour un travail de longue durée. Dans ces conditions,je ne sais pas encore comment pourra se créer mon prochain spectacle... »

Le constat peut paraître étonnant, il n'en demeure pas moins vrai. Pas question pour autant pour Arnaud Anckaert de brader ses intentions artistiques : « Le théâtre doit mettre en question. C'est un espace d'interrogation et d'émotion et non un lieu d'explication. Et pour cela, il me paraît important de pouvoir travailler dans la durée, un peu comme un atisan, et de développer des projets faute de quoi, la compagnie risque de s'épuiser dans une fuite en avant pour trouver, à chaque nouveau spectacle, financements, lieux de répétitions et partenaires » renchérit l'artiste d'autant plus dépité qu'il avoue se « sentir bien dans la région, idéalement située entre Paris et Bruxelles ». En art, rien n'est jamais gagné, voir un des fleurons de la scène régionale peiner à trouver des partenaires pour sa prochaine production a cependant de quoi inquiéter. En attendant donc, il vous reste la possibilité de découvrir sa lecture du texte d'Ionesco le 27 avril à Wattrelos si vous l'avez ratée à Tourcoing.