Théâtres, musées, festivals, les lieux proposent de manière quasi-systématique des animations, des ateliers et des spectacles adaptés au jeune public, de la petite enfance à l’adolescence. Dans un contexte économique difficile, quelles sont les motivations de ces lieux ?
Du côté des structures publiques, celles-ci poursuivent leur mission d’éducation et de sensibilisation des publics aux différentes formes d’art et à l’ouverture d’esprit. Représentant le service public, les missions de médiation représentent ainsi un objectif majeur. Face à des habitudes culturelles très figées en France, le jeune public constitue le socle de la population et les spectateurs de l’avenir. Par ailleurs, les lieux proposent de plus en plus des abonnements spécifiques pour le jeune public et pour les familles. Voici un moyen de fidélisation du public judicieuse et, pourquoi pas à long terme, créant des habitudes de sortie et de découverte chez les jeunes. Ainsi, une salle bien remplie participe activement à la vie culturelle d’une communauté et possède un rayonnement à grande échelle.
Pour les structures privées, le jeune public est une opportunité pour créer une accroche particulière et différente des parents. Les moyens de diffusion et d’accroche des publics étant restreintes, il s’agit ici de trouver le prolongement des envies des parents pour leurs enfants. Même si les budgets des familles sont réduits, celles-ci ont à cœur de préserver une part pour la formation des esprits de leurs enfants, et recherchent des propositions au sein même de leur quartier. Il s’agit ici pour ces petites structures de participer à l’intelligence collective, car ces spectacles touchent autant les enfants que les parents. Car les propositions artistiques jeune public regorgent d’inventivité et de créations originales, mêlant les genres, les disciplines et les arts. Ainsi, à tous les niveaux, les spectacles jeune public impliquent souvent une grande qualité, liée à une part d’invention importante. « Pour les enfants, l’intellect n’est pas intéressant. Il laisse place à la sensibilité et la poésie, éléments indispensables pour faire rêver et voyager les esprits. », explique Henri Mariel, directeur du théâtre de La Ruche. La fidélisation prend une autre dimension pour les lieux de petite taille. Ces spectacles proposent des tarifs réduits adaptés aux familles, qui ne sont pas forcément rentables. Mais la plus-value de ces créations est constituée d’émotions directes et d’un partage intense entre les publics.