Torpedo

Appelé pour participer à un tirage au sort dans un magasin, Michel Ressac, la trentaine bien tapée, pas vraiment de projet professionnel et une vie morne et sans surprises, se prend à rêver de la possibilité de dîner avec Eddy Merckx. Il y entrevoit la possibilité de renouer avec son père à l'occasion de son anniversaire tout proche. Seulement voilà, pour participer, il faut venir en famille. Ni une, ni deux, Michel embarque un jeune voisin et son ex petite amie pour participer au tirage au sort...

Road-movie tragi-comique autour d'un loser magnifique, le film de Matthieu Donck doit tout à son acteur principal, le décidément génial François Damiens. Déjà aperçu dans La famille Wolberg notamment, le talent dramatique de l'acteur belge donne toute sa force à un portrait auquel le réalisateur sait garder un intérêt jusqu'à la fin de son film. Rien de bien surprenant, mais sublimé par le jeu toujours très juste de Damiens, le film fait mouche. Pourtant, le reste du casting est plutôt à la peine pour donner vie aux personnages, la caricature n'est jamais loin. Heureusement, le film sait échapper à la tentation du rire gratuit pour, dans la seconde partie, glisser vers une profondeur bienvenue. Réalisé avec ce qu'il faut de proximité, de désinvolture et de pertinence, Torpedo incarne parfaitement son titre (pour les plus jeunes, les vélos torpedo obligeaient leur possesseur à pédaler sans cesse, faute de s'arrêter) : une fuite en avant joliment incarnée par François Damiens et saisie par Matthieu Donck.