ANARCHY, L'HARMONIE DU DESORDRE

Imaginez un plateau qui s’effrite, des lumières qui vacillent et des interprètes qui gisent au sol. Comment se relever ? Et puis, une fois debout, comment inventer une manière différente de bouger ? Et puis, tant qu’on y est, une fois les corps remis en mouvement, comment réussir à coexister dans un groupe sans dominer ou être dominé ?

C’est tout le sujet de cette pièce conçue par Pierre Bolo et Annabelle Loiseau, qui vous avaient présenté Overflow il y a quatre saisons et dont la compagnie Chute libre, il faut le reconnaître, fait la grande fierté des Pays de la Loire. Au milieu d’un décor épuré au maximum, composé uniquement des projecteurs, des pendrillons, des câbles et des perches que l’on trouve traditionnellement sur un plateau de théâtre, et sur une bande musicale mixant des rythmes de percussions, des hymnes révolutionnaires, des chansons de Jacques Brel et des airs d’opéra, huit danseurs hip hop de sexe, d’âge, de gabarit et d’origine différents tenteront d’apprivoiser l’espace qui leur est échu en s’effleurant, en se bousculant, en bondissant et en dégringolant dans un fiévreux va-et-vient (et en s’époumonant aussi de temps à autre dans un gros mégaphone, parce que cette activité, que vous avez peut-être pratiquée, fait vraiment du bien)...

Avec ses tableaux qui s’enchaînent avec une grande fluidité, son clair-obscur cinématographique et ses gestes virtuoses, Anarchy, l’Harmonie du désordre vous plongera dans un trip où vous assisterez enfin, après avoir vu beaucoup de mondes se construire et se déconstruire alternativement, à la naissance d’une nouvelle contrée - un lieu où plus rien ne règne, sauf le mouvement...