Spolia
Des peintures d'Etel Adnan aux artefacts produits pour la réplique de la grotte Chauvet, de la démarche poético-politique de Pasolini à la musique expérimentale de Moondog, en passant par la poésie de Christophe Tarkos ou de Manuel Joseph, ces éléments divers forment une sorte de « généalogie fictive » qui place cette exposition à la frontière du collectif et du monographique.
Les sculptures du duo, aux allures rouillées et inachevées, finissent par contaminer les lieux du Grand Café et laissent place à une beauté sauvage. De cette fascination pour la ruine naît un véritable chantier abandonné où poussière, matériaux corrompus et traces d’activités incertaines côtoient des formes poétiques.
Le titre du projet, Spolia, est tiré d’un terme latin qui désigne en architecture l’utilisation d’un fragment d’édifice existant pour l’intégrer à un nouvel ensemble. Les origines troubles, selon les époques et les lieux du bien « spolié », coïncident parfaitement au caractère archéologique et ravageur du travail des mountaincutters, aussi bien qu’à l’hybridité de ce projet.
Pendant leur résidence, les artistes ont effectué des recherches à Saint-Nazaire et ses alentours, puisant dans les ressources industrielles, historiques et sensorielles du territoire.
L’ensemble forme donc une sorte de « méta exposition » qui permet d’appréhender de manière élargie leur œuvre, mais aussi les fantômes qui la hantent.
Publié le 08/10/2018