L’homme a depuis la nuit des temps éprouvé le besoin de laisser une trace de son passage sur terre. On pourrait à ce sujet évoquer Lascaux et autres lieux préhistoriques où la peinture fit son apparition sous forme d’empreinte. Pas de doute que l’artiste ait été tout au long de l’histoire le médiateur de cette envie viscérale de l’humanité, durer, aller au delà du temps, ne pas mourir.
Comme le souligne François Ide, commissaire de l’exposition Empreinte(s), «Chaque artiste recommence ce geste primitif qui consiste à marquer le réel de son empreinte pour lui donner une nouvelle signification ou en retrouver d’anciennes…». Les quatre artistes présentés ici ont tous en commun une manière bien à eux d’intégrer le thème de l’empreinte dans leur travail. Le sérigraphe Alain Buyse mets sa technique au service des artistes qui souhaitent se confronter au papier et au multiple. Le choix de montrer ici des images d’atelier non destinées à être vu pose pas mal de questions sur le statut de l’artiste et de l’œuvre d’art. On connaît bien Gérard Duchêne et ses écritures introspectives dont l’empreinte et son effacement sont au cœur de la démarche. Chez Bernard Guerbadot la préoccupation de la trace rejoint celle de l’identité. S’en remettant à Alain Buyse pour élaborer avec lui un exigeant travail autour de l’impression au kaolin et à l’huile de vidange. Quant à Janusz Stega, il se souvient de  son enfance polonaise qui a nourrie sa vie de peintre à partir de l’empreinte. Et puis une exposition sur le thème de l’empreinte serait évidemment incomplète sans la référence aux deux grands maîtres du genre Villeglé et Viallat.